« La Nation, la Loy, le Roy »

Vous aurez sûrement reconnu cette devise volontairement écrite dans le français du XVIIIe siècle. Elle est de Lafayette et date du 14 juillet 1790, jour de la Fête de la Fédération, notre fête nationale aujourd’hui. Ce jour là, la Nation, la Loy, le Roy étaient unis dans une communion fraternelle, la Révolution Française semblait s’achever dans la paix et la fraternité. Difficile d’imaginer que deux ans et demi plus tard Sa Majesté serait guillotinée! Gilbert du Motier, Marquis de La Fayette dit « Lafayette » né en 1757 a connu dans sa jeunesse la fin du règne de Louis XV. Durant le règne de Louis XVI marqué par la Guerre d’Indépendance des Etats-Unis, il en fut le principal acteur. Il forma les colons anglais au combat pour gagner leur Guerre d’Indépendance et combattit à leurs côtés contre l’Angleterre. A un point tel que George Washington le considérait comme son fils. C’est lui, Lafayette qui exporta les idées des Lumières françaises aux colonies d’Amérique du Nord. Il ne pouvait prévoir ce que les colons feraient de cette liberté acquise grâce à la France. Il ne pouvait prévoir que leurs descendants fouleraient aux pieds leurs principes en exterminant les Indiens d’Amérique pour s’étendre à l’Ouest; ce qu’avait redouté le Roi d’Angleterre George III.

Lafayette fut aussi l’un des initiateurs de la Révolution Française, l’un des écrivains de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et l’un des plus fervents défenseurs de la Monarchie Constitutionnelle. Il se battra jusqu’au bout pour empêcher la mort de Louis XVI, mais échouera la mort dans l’âme.  Il connut l’exil sous la Terreur, et le Directoire, la prison en Autriche. Napoléon Bonaparte le rappellera mais il refusera de rentrer en France, préférant repartir aux Etats-Unis, parmi les anciens amis de sa jeunesse. Il ne reviendra en France que quelques années avant sa mort pour renverser Charles X et mettre au pouvoir Louis-Philippe qu’il a légitimé auprès du peuple de Paris en lui donnant l’accolade lors des Trois Glorieuses de 1830. Mais très vite, il deviendra l’opposant politique de la Monarchie de Juillet jusqu’à sa mort en 1834.

Ne manquez surtout pas Secrets d’Histoire présenté par Stéphane Bern sur France 2 ce soir à 20h45. L’émission est consacrée à Lafayette, l’un des grands personnages de l’Histoire de France et des Etats-Unis.

M’aider! M’aider!

Le doc d’Arte sur les pionniers de l’avion à réaction est loin d’être une réussite. Certes le sujet était intéressant, mais le traitement brouillon des deux histoires mal imbriquées et surtout du mélange très mal venu avec notre époque, le fait littéralement s’écraser sur le sol. Et le parachute n’est même pas fourni!

God save the Queen!

Pari gagné avec brio comme toujours pour le talentueux Stéphane Bern. Là où M6 avait diffusé un soporifique documentaire, Stéphane Bern nous a littéralement plongé dans  la vie ô combien riche de la Reine d’Angleterre Elizabeth II. Ce nouveau volet de Secrets d’Histoire se savoure comme la traditionnelle tasse de thé du Team Time en compagnie de Sa Très Gracieuse Majesté. Une réussite en tout point! Chapeau bas Sir Stephan!

Une fois n’est pas coutume

Mardi prochain sur France 2 à 20h50, ne manquez pas le nouveau volet de Secrets d’Histoire présenté par Stéphane Bern. Une fois n’est pas coutume, le sujet n’est pas tout à fait historique: c’est l’histoire en marche, l’histoire du temps présent. Vous y découvrirez la vie d’Elisabeth II de Winsor, Reine d’Angleterre depuis 1952 à l’occasion de son jubilé de diamant qui célèbre ses 60 ans de règne. Stéphane Bern avec l’aide d’historiens, d’amis et de personnalités ayant connu et connaissant Elisabeth II, ambitionne de retracer les faits marquants de son long règne inachevé en seulement 90 minutes! Un défi à la mesure du grand Stéphane Bern! Verdict mercredi prochain! Mais aucun Secrets d’Histoire ne m’a jamais déçu, alors cela ne présage que de bons augures!

Les pionniers de l’avion à réaction

Heinkel HE 178, le premier avion à réaction

Ne manquez pas samedi prochain sur Arte à 20h45, Les pionniers de l’avion à réaction, un nouveau documentaire de la série L’Aventure humaine. Il promet d’être palpitant! Il s’agit de l’histoire méconnu des pionniers de l’aviation à réaction durant les années 1930 pour la première fois racontée sous forme de docu-fiction! Au début des années 1930, Hans Pabst von Ohain, étudiant allemand en physique, cherche un système susceptible d’améliorer la propulsion des avions à moteur. Il imagine alors le principe du «réacteur». Mais le premier essai de l’engin ne s’avère pas concluant. Aussi ses compatriotes se montrent-ils indifférents à ce qu’ils considèrent comme une invention farfelue de plus.  Au même moment, un autre passionné d’aéronautique s’efforce de mettre au point un système semblable: il a pour nom Frank Whittle. C’est un pilote britannique dans la Royal Air Force. Il a lui aussi compris que l’hélice n’est pas le meilleur des propulseurs. Mais Whittle n’a que 22 ans, n’est même pas ingénieur et  l’armée rejette son projet révolutionnaire de réacteur . Il faudra à ces deux inventeurs une obstination hors du commun pour imposer leur vision. Ce sera chose faite le 28 août 1939 pour l’Allemand, avec le vol réussi du Heinkel HE 178, l’ancêtre du terrible Messerschmitt 262. Le 15 mai 1941, le Britannique aura réussi à son tour. Mais il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale et même de la Guerre de Corée pour que commence véritablement l’ère des avions à réaction.

 

Alors je compte sur vous chers lecteurs assidus du blog! Un commentaire suivra la semaine prochaine, comme habituellement.

Nouvel en-tête

Après Louis XV âgé, Louis XV enfant et adolescent, voici maintenant Louis XV, jeune adulte en 1729 alors que la France connaît son bel âge d’or de prospérité sous la férule bienveillante du dernier grand cardinal-ministre André-Hercule de Fleury. Sur ce tableau de l’illustre Hyacinthe Rigaud, le jeune Louis XV est resplendissant dans son majestueux costume de sacre bleu fleurdelisé d’or bordé d’hermine. Le temps de la prospérité du XVIIIe siècle flamboyant durera de 1719 à 1744, soit 25 ans. Ce sera avant que les nuages de la guerre ne s’annoncellent à l’horizon.

Une découverte époustouflante

Bonjour à tous,

Aujourd’hui est intervenu le changement de l’en-tête de mon blog. Le portrait de Louis XV en Costume de Sacre de 1757 est remplacé par une figurine confondante de réalisme de Louis XIV en Costume de Sacre. J’ai trouvé cette dernière par hasard en me promenant dans le 11e arrondissement de Paris aux alentours de la station de métro Oberkampf. Ce superbe Louis XIV se trouvait dans la vitrine du magasin Banco Direct dans la rue Oberkampf. Il fait environ 7 cm de long et est en plomb plein. Après plusieurs recherches avec l’aide notamment du Musée de la Figurine Historique de Compiègne, je n’ai toujours pas réussi à découvrir d’où il provenait et surtout de quelle époque il datait! En effet, la figurine est une reproduction parfaite du Louis XIV du ô combien célèbre tableau de Hyacinthe Rigaud. Ce chef d’oeuvre pictural a été réalisé en 1701. Il représente Louis XIV en Majesté dans son Costume de Sacre. Les fleurs de Lys font penser à l’utilisation de feuilles d’or! Sur le socle est marqué en surimpression en lettres blanches sur un fond de peinture noire: « Louis XIV 1638-1715 » Il semblerait que cette figurine aurait donc été inventoriée à une époque ultérieure après sa fabrication. Imaginez un seul instant qu’étant donné qu’elle n’est pas sensée exister et qu’elle n’a été ni réalisée par George Vertuni, ni par Alexandre Ballada, et encore moins dans une série-presse récente ou une collection actuelle, le rêve est permis qu’elle soit très ancienne! Je me suis rendu Au Plat d’Etain, la plus vieille boutique de soldats de plomb de Paris, prêt de la Place Saint Sulpice. La vendeuse ne l’avait jamais vue. Or la création de la boutique remonte à 1775! Elle pourrait donc être largement antérieure! Et pourquoi pas de la fin de l’An de Grâce 1701, la même année que le tableau! Soyons fous!

Voici la photo de la figurine qui ne m’a coûté que… veuillez vous assoir je vous prie… 3,90 €!

Vauban et Louis XIV, un duo idéal

De gauche à droite, Louis XIV et Vauban. En arrière plan, Colbert et Louvois

Arte a diffusé récemment l’excellent documentaire Vauban, la sueur épargne le sang. Je vous conseille fortement d’aller sur le site d’Arte pour le visionner d’urgence! Sébastien Le Prestre de Vauban (1633-1707) y est montré non pas comme uniquement le bâtisseur de génie qu’il a été, mais aussi et surtout comme un précurseur des Lumières telle que l’a décrit Fontenelle. Son Projet de réforme sur la dixme royale aurait pu changer le destin de la monarchie absolue! Louis XIV avait reçu Vauban trois soirs d’affilée et avait été intéressé par le projet. Pour la première fois dans l’Histoire de France, l’impôt du dixième proportionnel aux revenus était prévu en 1700! Hélas la désastreuse Guerre de Succession d’Espagne empêchera l’aboutisssement de ce projet révolutionnaire. A n’en point douter, la Révolution Française n’aurait jamais éclaté si Louis XIV avait écouté Vauban et l’avait nommé pour succéder à Louvois en 1691. Colbert et Louvois ont toujours méprisé le grand homme qu’a été Vauban!

Vérité historique ou fiction à caractère historique?

Que dire sur ce téléfilm si ce n’est qu’il est excellent?! France 2 continue ainsi avec brio sa prestigieuse lignée de docufictions. Toussaint Louverture n’y fait pas exception. On y découvre un personnage historique d’une très grande humanité et d’une exemplaire honnêteté. Le Premier Consul Napoléon Bonaparte est véritablement l’être le plus abject et le plus méprisable du téléfilm avec son âme damnée de général Leclerc habitué à torturer les pauvres condamnés. Bonaparte quant à lui, laissera finalement Toussaint mourir d’une pneumonie dans le froid glacial de sa cellule, en tentant vainement d’obtenir l’endroit de la cachette d’un trésor qui n’était que le collier de coquillage de Suzanne Louverture, épouse de Toussaint. Les colons blancs sont aussi montrés sur leur vrai jour et mis à part, Baillont de Libertat, le maître ayant sauvé la vie de Toussaint et de sa soeur avant de les affranchir, ils sont tous condamnables de part leur attitude détestable. A commencer par Bréda qui a fait jeter à la mer le vieux vénérable père de Toussaint, ancien roi du Bénin, mort noyé.

Pourtant, Toussaint Louverture n’a à son actif que la mort du fils de son épouse Suzanne qui a osé le trahir. Regrettable est néanmoins l’élypse faite sur la constitution autonomiste mise en place par Toussaint Louverture, cause du couroux du Premier Consul de la République Française Napoléon Bonaparte.

Par ailleurs, Toussaint Louverture était-il un personnage aussi louable que le décrit ce téléfilm? Etait-il un homme de conviction idéaliste ou un opportuniste? Rappelons qu’il soit tout de même à son tour devenu un maître possédant des esclaves après son affranchissement en 1777. Mais il traitait bien ses esclaves paraît-il. Toussaint Louverture a semble t-il voulu la paix civile à Saint-Domingue entre les colons et les Noirs après s’être révolté à partir du début de la Révolution Française en 1789 en rejoignant le camp du Royaume d’Espagne puis de la République Française, le commissaire Santhonax lui ayant promis l’abolition de l’esclavage dans toutes les colonies françaises.

Vérité historique ou fiction à caractère historique? La réponse n’est pas tranchée. Disons alors plutôt qu’il s’agisse d’une interprétation honnête de cet épisode de la décolonisation avant l’heure.

La décolonisation bien avant l’heure

Pour la première fois à la télévision, France 2, nous fait revivre le premier épisode français de la décolonisation dans un docufiction, en deux parties de 90 minutes chacune, réalisé par Philippe Niang.  Mardi et mercredi prochain à 20h35, les téléspectateurs vont être invités à revivre l’histoire épique et tragique de Toussaint Louverture, esclave affranchi devenu dictateur à vie.

Né le 20 mai 1743, Toussaint Louverture est le fils d’un roi du Bénin dont la tribu fut déportée sur l’île de Saint-Domingue, l’une des plus grandes colonies du royaume de France au XVIIIe siècle. Il y travaille alors comme gardien de bétail pour son maître, Baillon de Libertat, qui l’affranchit en 1776. Etant désormais un homme libre, il devient à son tour maître de biens et d’esclaves. Rien ne le prédisposait à l’époque à devenir le chef de la révolte des Noirs de Saint-Domingue.

Mais en juin 1789, lorsque la Révolution française éclate, les esclaves noirs profitent de l’occasion pour se révolter. A cette date, les esclaves étaient 480 000 sur l’île pour 30 000 colons blancs. Lors de la réunion vaudou dans la nuit du 22 au 23 août 1791, le signal de l’insurrection contre la tutelle française est donné. Toussaint Louverture prend alors le commandement d’une troupe de 2 000 hommes. Les chefs des armées noires ainsi formées ose s’allier à l’Espagne qui occupe la partie Est de l’île. L’insurrection s’étend à travers toute la colonie française. Après la proclamation de l’abolition de l’esclavage en France sous l’impulsion du député Louis-Pierre Dufay par la Convention Nationale, le 4 février 1794,  et dans toutes ses colonies, et suite à quelques problèmes avec le gouvernement espagnol, Toussaint Louverture se rallie à la France. Il a maintenant 4 000 hommes sous ses ordres et contrôle un vaste territoire.

Sous le Directoire, Toussaint Louverture est nommé général en chef de l’armée de Saint Domingue en 1796, titre avec lequel il commence progressive­ment à installer un « Pouvoir Noir ». Sous le Consulat, en 1801, il prend le titre de gouverneur général à vie. Ce geste déplaît fortement au Premier Consul Napoléon Bonaparte qui organise une expédition militaire sur l’île en février 1802. Après avoir repoussé les troupes noires, le général français Leclerc fait arrêter Toussaint Louverture, le 7 juin 1802, sur ordre de Bona­parte. Le Premier Consul ordonne la déportation de Toussaint Louverture en France et décide de l’incarcérer dans un lieu loin de la côte pour limiter le risque d’évasion. C’est le Fort de Joux, en Franche-Comté, qui est choisit pour accueillir le général noir, où il arrive le 22 août 1802. Il tombe très vite malade. Il meurt d’une pneumonie le 7 avril 1803. Malgré la disparition du général noir, les luttes à Saint Domingue se poursuivent. Il ne connaîtra pas la proclamation de l’indépendance de Saint-Domingue le 29 novembre de la même année et avec elle, la naissance de la République d’Haïti.

Pour les Haïtiens, Toussaint Louverture reste le père de l’indépendance de la première République noire dans le monde et pour l’humanité, le précurseur du mouvement d’émancipation des colonies noires, le déclencheur du processus de l’abolition de l’esclavage et de la colonisation.

L’initiative de France 2 est donc louable et laisse espérer une interprétation intéressante de la riche biographie de Toussaint Louverture